Dix ans après son lancement, le plan « Made in China 2025 » apparaît comme un succès industriel incontestable, ayant propulsé la Chine au premier plan dans plusieurs secteurs stratégiques, mais au prix d’un volontarisme étatique coûteux, d’une productivité stagnante, de surcapacités et de tensions commerciales accrues. Pékin entend désormais appliquer la même logique d’intervention massive au secteur agricole afin d’assurer son autonomie alimentaire, malgré d’importantes limites structurelles et sociales. Sur le plan géopolitique enfin, le resserrement spectaculaire de l’axe Pékin-Moscou prend une dimension idéologique inquiétante, les deux régimes posant l’Occident en adversaire systémique et évoquant, en arrière-plan, la menace d’un déséquilibre stratégique mondial.