LE VENT DE LA CHINE

LE VENT DE LA CHINE

ACTUALITÉS

Pékin s’enfonce

La revue scientifique Remote Sensing le dévoilait en juin, à la consternation des environnementalistes et des amoureux de la nature : au vu des relevés topographiques par GPS et satellites menés de 2003 à 2010, la surface de la capitale s’est affaissée d’une trentaine de centimètres et poursuit son effondrement, au rythme de 11 cm par an. Pour cette équipe de 7 chercheurs chinois, espagnols et allemands, Pékin serait le 5ème site le plus frappé au monde par cette « subsidence », derrière Mexico, Jakarta, San Joaquin Valley (Californie) et Bangkok.

Pour Pékin, la raison est double. La ville aspire sa nappe phréatique à un rythme supérieur à sa capacité naturelle de reconstitution. Le pompage indiscriminé dessèche le sous-sol, le rend incapable d’absorber d’importants abats d’eau. Pire, dans les années ‘90, les autorités ont autorisé (sans plan d’urbanisme) la construction d’ouvrages de 40 à 60 étages, de béton et d’acier, qui font s’enfoncer la croute terrestre. Les districts de Chaoyang et du CBD sont les plus impactés, avec Tongzhou, Shunyi, Changping.

Pour ces chercheurs, pour prévenir des effondrements dramatiques, il faut avant tout s’abstenir de déployer sur zone d’axes ferroviaires. Les risques concernent aussi la sécurité de la voierie et des adductions d’eau, d’égouts, de gaz. 
Pour enrayer le phénomène, l’Etat et la mairie ont lancé de longue date le canal Sud-Nord, Yangtzé-Fleuve Jaune qui, en dépit de son coût prohibitif, 60 milliards de $, ne suffira pas aux besoins en constante hausse, de plus de 20 millions d’âmes. En outre, 367 puits en périphérie directe ont été interdits. Mais les gaspillages demeurent immenses, maximisés par un réseau d’adduction obsolète.
Pékin est le cas le plus grave, mais nullement le seul en Chine. En 2012, 50 villes chinoises furent reconnues en subsidence, et 79 000 km² de surface s’étaient abaissées de plus de 20 cm. Pour préciser l’urgence du problème, 26.000 sur 50.000 rivières qui existaient en 1990, se sont asséchées.

Le recyclage systématique des eaux usées, la réfection du réseau, la hausse du prix de l’eau sont des moyens envisagés, ainsi que le passage à des procédés d’agriculture et d’industrie plus économes en eau. Mais pour y parvenir, un changement de mentalité est nécessaire, c’est-à-dire d’éducation, et cela prendra du temps – si la ville peut se le permettre !

Profil de l’auteur
Commentaires
{{ reviewsTotal }}{{ options.labels.singularReviewCountLabel }}
{{ reviewsTotal }}{{ options.labels.pluralReviewCountLabel }}
{{ options.labels.newReviewButton }}
{{ userData.canReview.message }}
Découvrez tous contenu du ​

LE VENT
DE LA CHINE

LE VENT
DE LA CHINE

Le Vent de la Chine est une newsletter hebdomadaire d’analyse de l’actualité économique, politique, et sociétale – réputée pour son sérieux et son analyse de qualité auprès des professionnels depuis 1996. Le Vent de la Chine est un produit de China Trade Winds Ltd. qui propose également des conférences et des études sur demande.