LE VENT DE LA CHINE

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Divorce – Mme Bovary sur WeChat

Le 7 juillet, le ministère des Affaires civiles publiait son
bilan des divorces. Surprise : en 1979, les couples en divorce représentaient 4,7% du total. En 2014, le chiffre était de 26% (3,6 millions), soit 3,9% de plus qu’en 2013 –dans les métropoles, le pourcentage s’envolait, à plus de 30%. 

Psychologues et conseillers conjugaux relèvent une cause inattendue à la séparation des couples : les réseaux sociaux online tels WeChat, QQ ou Momo. Le nombre de maîtresses, dites « petite 3ème » (小三) a grimpé de 20% en 5 ans, selon yihunyin.com, le site de thérapie conjugale, sachant que de tout temps, 40 à 50% des séparations sont liées à l’infidélité. La nouveauté vient de ces réseaux sociaux qui facilitent les rencontres extra-conjugales. Avec WeChat (468 millions d’abonnés), il suffit d’agiter son téléphone portable pour voir apparaitre les profils d’inconnus à proximité. 

D’après Liu Mingsheng, sociologue du mariage, ces excès brisent l’union par deux insidieux chemins. 1° entre époux, on ne se parle plus. 2° derrière l’écran, on cultive une part de mystère qui comble de nombreux jeunes époux trouvant leur vie de couple « ennuyeuse à en pleurer », pour reprendre le mot d’une jeune chatteuse. Avec 100 ans d’écart, c’est le syndrome de « Mme Bovary » de Gustave Flaubert, qui refait surface en l’Empire du Ciel. 

Le ministère se hâte d’ajouter qu’il y a d’autres causes : le long trajet quotidien pour aller travailler, les « faux divorces » où les époux se séparent pour pouvoir acheter un second appartement (puis se remarient). C’est le cas pour 33% des divorces enregistrés à Canton l’an passé. Autre cas de figure : épouser un titulaire d’un hukou afin de pouvoir placer l’enfant dans une bonne école—puis, on divorce. Une autre cause est le contrat de mariage devenu trop complexe et matérialiste : on se sépare, au cas où la promesse de tel ou tel signe extérieur de standing n’a pas été tenue.

Un consensus entre experts semble se dégager sur la question du mariage en Chine : en 30 ans, avec l’enrichissement et l’apparition de la notion de choix, il a perdu sa valeur sacrée, pour se banaliser et devenir un moyen de bonheur (parmi d’autres), voire un bien de consommation.

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