Pour le 70ème anniversaire de la RPC, la capitale chinoise recevait deux beaux cadeaux : un pont et un aéroport, rien de moins ! Ils ont de nombreux points communs : leur design moderne, leur construction éclair, leur caractère innovant, leur touche française et la rivière Yongding… Surtout, ils sont deux parfaits emblèmes du renouveau national prôné par le Président Xi Jinping, et marquent à jamais le paysage architectural de Pékin.
A l’ouest de la ville, ouvrait à la circulation le 29 septembre le « grand pont du nouveau Shougang » (新首钢大桥), clin d’œil au passé des aciéries de la capitale. Pour ses 1,35 km de long et ses 47m de large, il aura nécessité 45 000 tonnes d’acier, plus que pour le Nid d’Oiseau olympique ! Spacieux, il offre huit voies pour les voitures, deux pour les deux roues et deux autres pour les piétons. Il s’étire dans le prolongement de l’iconique avenue Chang’an, traversant le district de Shijingshan et chevauchant la rivière Yongding vers Mentougou. La perspective de cet ouvrage d’art est bluffante : à travers ses deux arches asymétriques vers l’Ouest, se dresse sur les collines la tour Yongding (cf photo).

Plus qu’une simple infrastructure, ce pont symbolise la renaissance d’un quartier entier de la capitale. Une zone de 3 km2 sera dédiée aux sports d’hiver en vue des JO de 2022 : la construction d’un tremplin de saut acrobatique (« big air ») depuis une ancienne tour de refroidissement des aciéries est en cours, tout comme une gare et station de métro. Le comité olympique y a également pris ses quartiers. Les berges de la rivière vont aussi être réhabilités en un lieu de balade et de détente pour les habitants…
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Au lieu de privilégier une expansion à l’horizontale sur plusieurs terminaux, Daxing s’élève à la verticale sur sept étages superposés pour optimiser les déplacements. Aux deux niveaux du sous-sol, se trouve la plateforme de la ligne TGV Gare de l’Ouest-Xiongan et celle de « l’Airport Express » ralliant en 20 minutes la station de métro Caoqiao (ligne 10). Puis deux étages sont consacrés aux départs (internationaux et domestiques), et deux autres aux arrivées. Le 5ème et dernier niveau est réservé à la restauration.
Sa forme de phœnix, d’étoile de mer ou de poulpe selon l’imagination de chacun, permet de réduire les distances à parcourir, chaque branche n’étant éloignée que de 600m de son cœur, soit 8 minutes de marche seulement. Les bagages eux, sont suivis par radiofréquence et étiquetage QR. Cet aéroport affiche des intentions écologiques : 8% de ses besoins sont fournis grâce aux énergies renouvelables : panneaux solaires pour l’électricité et pompes à chaleur géothermique déployées dans le bassin de la rivière Yongding pour la climatisation. En sus, l’eau de pluie est récupérée.
Dans le sillage d’APDI, une flopée d’entreprises hexagonales, de la multinationale à la PME spécialisée : Thales pour des systèmes de gestion du trafic aérien, Airbus pour les télécommunications sécurisées, JC Decaux pour une partie de l’affichage publicitaire, Haulotte pour les engins d’élévation, Acoem pour la gestion de l’environnement sonore …D’ailleurs, l’orientation des pistes d’atterrissage est faite de manière à minimiser les décibels : trois à la verticale et une quatrième inclinée à 20° pour éviter de survoler la ville voisine de Langfang. Trois autres pistes sont prévues.
Sous deux ans, Daxing pourra accueillir 45 millions de passagers. Ce nombre pourra être porté à 72 millions de passagers par an d’ici 2025, l’équivalent du trafic de Roissy-Charles-de-Gaulle et ses trois terminaux l’an dernier. A l’horizon 2040, ils seraient 100 millions à transiter par Daxing. C’est autant que l’aéroport de Pékin Capitale (PEK), n°2 mondial et connu pour ses retards, dus à son engorgement.

Quant aux compagnies étrangères, elles pourront être présentes dans les deux aéroports si elles le souhaitent. British Airways, LOT Polish, Royal Air Maroc, Royal Brunei Airlines Finnair, Ethiopian Airlines, Malaysia Airlines et Himalaya Airlines vont s’installer à Daxing. Mais d’autres transporteurs trainent les pieds, à cause des coûts engendrés par une telle relocalisation.
En tout cas, à la vitesse où poussent les aéroports dans ce pays (235 aéroports civils à ce jour, 450 prévus en 2035), l’Empire du milieu est en bonne voie pour dépasser les USA et devenir le plus grand marché du transport aérien – dès 2024 selon l’AITA !