LE VENT DE LA CHINE

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Mimes et autres spectacles

Bonjour à toi, à vous,
et merci de passer me voir ! 
Le blog de cette semaine a trait de la rencontre fortuite de deux spectacles rares, dans la capitale chinoise. 
Hôte du festival « Croisements » par la France, le Mime Bizot officiait dans un théâtre pékinois. 
C’est le mime traditionnel, captant des scènes de la vie de tous les jours, comme le cancre, le rocker, l’amoureux transi (bouquet à la main), ou d’autres sens plus rares et inquiétants, comme le mythe de la boite de verre qui se resserre. Chaque fois, la scène est saisie et interprétée sous forme de symboles et d’émotions. J’aurais pensé que la représentation serait de tous les dangers, vu les écarts de culture. 
C’était compter sans le fait que le mime… est muet, et donc saute tous les problèmes de langues. Au contraire, la salle (complète) était reconnaissante envers l’artiste, de lui donner une vision de sa société directement percevable et acceptable, sans politique ni idéologie : ce fut un triomphe, et le mime Bizot, acclamé, revient en octobre prochain pour monter son école de mime à Pékin.
Pour la petite histoire, Philippe Bizot me raconta après le show comment à 18 ans, il s’était produit devant Jean-Louis Barrault, pour lui demander où étudier le mime : « je lui montrai le peu de spectacle que j’avais de prêt. Suite à quoi il m’a donné un bon coup de pied aux fesses, en ajoutant : ‘allez, va jouer’ (le mime) tout de suite – t’as rien besoin d’apprendre’. C’était comme le chevalier du Moyen-Age qui adoubait le nouveau combattant, d’un coup de plat d’épée sur l’épaule… Un nouvel artiste était né.

le Mime Bizot en interview et en action :

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mime bizot in Beijing, april 2009 from eric meyer on Vimeo.

Le second spectacle était celui de Ziru Blaize et du sino-malais Li Ruiqiang au Temple Hôtel », cour carrée tombant en ruine, sur le point d’être restaurée en hôtel de charme. 
Intitulé « red and white tale », il traçait la rencontre entre un art mimé Butoh japonais et l’opéra de Pékin. 
La conception était typique de  Ziru, danseuse et chanteuse formée à la scène chinoise classique, et qui n’adore rien de plus que de confronter cet art antique d’Asie au ballet et à la scène d’avant-garde. Leur rencontre fascina par leur silence lourd, une certaine tendresse, et ces échanges de deux techniques diverses.
Ziru était capiteuse et chamarrée de lourdes soieries écarlates. Li Ruiqiang, presque nu, à la démarche statuaire, apparut tantôt chargé d’une sensualité parfois équivoque, tantôt en diablotin changeant de mimiques et de grimaces jusqu’à dix fois la seconde… Mais son art inspiré des représentations de foire en Malaisie, rejoignait parfois étrangement celui du mime Bizot, par sa capacité de communiquer sans paroles par les émotions. 


Red and White Tale, le show de Ziru et Ruiqiang au Temple Hotel, Pékin, le 30/04

 

 

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